Pages

dimanche 11 août 2013

L'intelligence collective agit comme une transe sociale.


L'émergence de l'intelligence collective agit par transe sociale.

L'intelligence collective surgit dès qu’il y a un groupe.
Avec l'intelligence collective, chacun demeure unique tout en appartenant au groupe.
L’intelligence collective produit immédiatement de la norme quand elle émerge.
L'intelligence collective c'est transformer les normes sociales et les codes sociaux.
L'intelligence collective est une construction mentale veille de millions d'années.
L'émergence de l'intelligence collective agit par transe sociale.
L'émergence de la conscience collective est une actualisation de l'inconscient collectif.
L'intelligence collective conscientisée permet aux écosystèmes, de ne pas rester dans une transe, dans laquelle tous les rôles sociaux seraient suspendus, les identités devenant instables, la fusion et la confusion devenant la règle.
La conscience collective est une prise de conscience de la réalité commune s’appuyant sur l’inconscient collectif.
L'intelligence collective c’est de permettre  une discussion sur le sens commun, la rendre disponible à la controverse et c’est faire une œuvre morale et éthique.

Bien que nous restons aveugles à la construction d’une grande partie de notre réalité consciente, le traitement neuronal de l’information en provenance de nos capteurs sensoriels nous reste invisible. L’intelligence collective reste pour la plupart du temps non accessible et non consciente aux consciences individuelles, même si elle induit un besoin fondamental de communion et doit être considérée comme un produit du social. Pour y accéder consciemment, il est besoin d’une volonté de neuf et de Co création commune et d'un état de conscience collectif modifié ou avancé. Cet état d’accueil aux changements passe par un état avancé de la conscience antérieure puis d'une prise de conscience commune sur la réalité de cet état en mouvement.

L'intelligence collective se construit à partir des croyances et valeurs acceptées communément par tous dans le corps social. Ces croyances et valeurs sont le résultat d’un long travail collectif de survie sur des milliers d’années et conditionnent fortement notre psyché collective totalement  par la culture et les traditions à un niveau inconscient. Bien souvent sous-jacente à toutes nos décisions, elle nous influence inconsciemment plus que de raison et nous interroge sur le déploiement de notre libre arbitre au sein d'une culture donnée.

Les humains sont disposés à adopter d’autres manières de penser, de sentir et d’agir qui leurs sont externes en provenance du champ social dans lequel ils baignent. Puis les contraignent à renégocier pour accepter un nouvel état de conscience collectif stable au travers de nouveaux codes sociaux ou croyances. La prise de conscience collective proviendrait de ce que le groupe perçoit la puissance du social et en même temps la totalité des normes exprimées et interprète cette puissance comme une manifestation qui transcende la tradition, cette psyché groupale non encore consciente.

Pour qu’une scène sociale soit pétillante, il faut que tout ou partie des normes soient sous-entendues, inconscientes et ne doivent pas faire l’objet d’une renégociation avant chaque démarche sociale. C’est parce que la norme est assimilée et inconsciente qu’elle s’apparente à un acte social et à un choix individuel. L’intelligence collective  installe le décor social et le jeu social dans lequel chacun nous voyage. De là, on devrait penser que ce dont la sagesse des foules s’émeut lors d’un rassemblement, c’est de sa faculté à produire un système symbolique et de normes non conscientes qui permettent à chacun de demeurer unique tout en appartenant au groupe. L'intelligence collective élabore consciemment ces ensembles de normes suivant certaines conditions éthiques du groupe. De son émergence à sa stabilisation et son intégration inconsciemment, elle est changeant, modelable, et son analyse sculpte des étapes et des formes élémentaires souvent symboliques de socialisation.

Prendre conscience de la manifestation de l'intelligence collective dépend d’une disposition de chacun à l’assimilation consciente ou inconsciente de normes, de règles, de codes, à leur mise en jeu consciente ou inconsciente dans l’action sociale. Le non conscient collectif serait alors l’ensemble des normes acceptées implicitement pour faire naître un décor social. Dans une telle perspective, nous pouvons considérer le moment du rassemblement et de mobilisation de l’intelligence collective comme celui de la création ou du renouvellement des normes. Tout se passe comme si ces dernières étaient naturellement induites par le rassemblement pour permettre au groupe de se maintenir, d’absorber sans assimiler, de rapprocher en chacun le conforme et le divergent.

C’est une fonction élémentaire de socialisation qui permet à chacun d’appréhender consciemment ou inconsciemment un ensemble de normes, de règles sociales  et de contraintes opératoires collectives fondent la cohésion d’un groupe, son unité et son identité  et sa mobilisation. Cette disposition de l’activation consciente de l’intelligence collective  permet à la fois l'acquisition du changement social, de sa compréhension  et de l’appropriation à l'intérieur d'une synthèse proprement individuelle. J’accueille et j’intègre le changement en moi par la pression sociale.

Au-delà de l’isolement individuel, l'intelligence collective regarde cette part inconsciente de la vie sociale au sens du rassemblement, du groupe, de la vie commune comme le terreau du changement. Une disposition collective à la réceptivité de la perception consciente des messages de l'inconscient collectif, est probablement la chose la plus cohésive et qui rapproche le plus les membres d'une communauté. En effet, l'essentiel des faits sociaux incorporent des manières de sentir, d’être ou d'agir qui rapprochent les individus. Souvent acquis par l'essence et la puissance du « NOUS ».

Cette puissance du collectif n’agit pas que sur l’esprit de groupe mais encore plus sur les organismes par le biais de l’inconscient collectif. Les humains se sont identifiés grâce aux symboles, et leur existence psychique en dépend maintenant. Ces symboles peuvent n’être qu’un mot, une formule mystérieuse. Élaborer un système symbolique serait une étape nécessaire pour maintenir la différence, la pluralité des individus dans le mouvement de communion émotionnelle et relationnelle. Les approches de mobilisation de l’intelligence collaborative  basées sur un système symbolique révèlent de leur efficacité. Un système symbolique serait ainsi en même temps la condition de potentialité et la fragmentation de toute communion et de tout rassemblement, le point d’équilibre entre intégration et normalisation. La norme permet d’établir la hiérarchie, les différents statuts, les frontières et ainsi de maintenir la multiplicité des êtres et genres humains. Elle permet aux individus de communier sans fusionner, en créant, dans un système symbolique, les éléments de la distinction (communauté, famille, individu, hiérarchie…). Elle est le point essentiel des relations intersubjectives.

Notre évolution hyper-individualiste nous fait prendre conscience de l'importance du changement collectif et de nos zones invisibles, de notre ignorance et notre aveuglement à son sujet et de notre besoin de rééquilibrage en adoptant de nouvelles règles sociales et collectives. L'intelligence collective consciente rejoint la thérapie sociale du corps social. Elle est capable de transformer radicalement la pensée collective et par conséquent nos organisations et d’atteindre le cœur du corps social.  Le rassemblement est ici pensé comme un moment de transe où s’exprime un besoin ou un désir de communion. L’intelligence collective pourrait être conçue comme ce qui, dans la communion, apporte les normes, les contraintes et les codes qui permettent de maintenir des différences et d’éviter que la communion ne devienne fusion.






Comment mener une approche de l’intelligence collective au sein des organisations.


Comment mener une approche de l’intelligence collective au sein des organisations.
Aujourd’hui l’intelligence collective est à la mode et est perçue comme une réponse à la compétition entre les organisations pour attirer les talents et en même temps comme un système sociale novateur.

Le réservoir de créativité qu’offre la cooperation et le collaboratif est considérable et propre à permettre une percée collective en termes d’innovation sociale et organisationnelle. L'organisation de demain sera avide de changement, innovante dans son approche relationnelle, intègre, révolutionnaire, responsable et authentique, avec une vision globale et durable de son impact sur l’environnement.

Le changement devient le principal défi pour les organisations avec comme réponse : l’innovation et la réactivité.  Ceci en intégrant la demande du corps social dans le processus de gouvernance, de leadership créatif, adaptatif et agile, de transparence, d’engagement, de confiance, de vision partagée, de valeurs communes, d’ouverture, de passion, ce qui favorise des comportements d'une culture cohésive et socio-affective plus vaste au sein des organisations.

L’organisation intelligente fait appel à l’intelligence relationnelle et émotionnelle ; comprenant l’intelligence verbale (capacité à communiquer), l’intelligence intra-personnelle (capacité à se comprendre) et l’intelligence interpersonnelle (capacité à comprendre l’autre, empathie).

L’intelligence collective en se déployant devient la capacité d’engagement, "à quoi" et "envers qui", d’un individu à être co-responsable de ses actes et de ceux du groupe.

La cohésion opérative engage vers  le "comment faire" par des tactiques, stratégies et plan d’actions et prône le changement dans la continuité, la régularité, le contrôle, la justice, alors que la cohésion socio-affective engage vers le "comment être" par des valeurs, des principes, des comportements et des attitudes communes. Elle prône l’initiative face à l’avenir imprévisible et favorise de nouvelles conditions émergentes novatrices. (Oser le changement)

L’intelligence collective adaptative d’un système peut être spontanée lors de tensions créatives importantes  non exprimées et souvent accompagnée d’un leader visionnaire, d’un martyr ou construite avec l’aide d’un coach, d’un leader ou dirigeant. L’acteur principal devient l’élément déclencheur  de cohésion et de prises de conscience dont l’un des prérequis majeur est une capacité méta au sein du système ou de l’organisation. (Metacommunication: art d'observer le système du dehors et du dedans en même temps, voir approche systémique).

L’homme au travers de son éveil  de conscience ( travail sur soi) peut être un facteur de régulation, il devient le déclencheur ou le contributeur de la mobilisation de l’intelligence collective.

Ainsi la capacité d’adaptation et d’engagement face à l’incertitude et la complexité grandissante de notre économie, puis vers une vision partagée, un but, une mission, un objectif commun  fait apparaitre des préoccupations majeurs auprès des leaders, dirigeants, managers : la nécessité de se montrer plus agile, réactif, plus souple avec une grande appétence pour l’innovation, l’initiative personnelle, le changement organisationnel, la responsabilité de toute chose qui potentialise le désordre et le chaos. La créativité devient donc un élément obligatoire de transformation créatrice de désordre.

Loin de la préservation, la transformation nous met devant un désir de changement et à la fois devant l’inconnu et un vide créateur. Elle nous amène dans nos zones personnelles et collectives d’inconfort, zones dites aveugles remplies d'une grande potentialité de renouveau.

Alors que l’homéostasie favorise un état stable dont le contrôle, les processus, la hiérarchie, la planification, l’aversion au risque, la bureaucratie et vers tout ce qui concoure à la solidité structurelle garante de stabilité, de croissance face à la pression l’environnement et au champ social, l’innovation déstabilise est porte sur la façon de manager, de mener des opérations, de s’allier, de collaborer, de former des partenariats et de travailler ensemble vers un but commun.

L’intelligence collective est un système complexe parce qu’il est composé d’un nombre important de participants indépendants qui sont en interaction les uns avec les autres. De fait, l’utilisation des médias sociaux devient un avantage concurrentiel important et un outil d’interactions relationnelles entre les personnes et les organisations. Elle nous transforme en créateur de connaissance collective indépendante de la créativité des penseurs.

Comment mobiliser l’intelligence collective au sein des organisations ?
Un leadership partagé et le leader performant de demain aura cette capacité à percevoir les émotions, à les comprendre, à les intégrer à la pensée. Ses aptitudes à la compréhension de soi et des autres, de sa propre conscience de soi, sa capacité à établir de bonnes relations, de contrôle de soi, sa conscience sociale, sa capacité à inspirer, influencer et gérer les conflits, s’adapter à l’environnement feront de lui un leader naturel.

Quelques questions restent en suspend:
- Alors que l'organisation seront des systèmes ouverts assemblant un leader, un mode de gouvernance, une culture d’entreprise, une organisation, des modes de fonctionnement, de la technologie et parfois d’autre cultures, comment développer une intelligence partout distribuée, sans cesse valorisée et renouvelée, coordonnée en temps réel, qui aboutit à une mobilisation effective des compétences et des talents ?
- Comment devons-nous écouter les autres pour que ce forme un chant collectif à l’unisson (la voix du groupe) ?
-Comment créer un modèle où les valeurs et les comportements permettent d’enrichir le contenu au profit de la collectivité ?
-Le coaching joue-t-il un rôle prépondérant dans la mise en œuvre de stratégie conduisant à l’intelligence collective ?
-Un leader visionnaire en mobilisation de l’intelligence collective  doit-il être : authentique, pragmatique, solide, communicateur, créatif, charismatique, respectueux des autres, consensuel, posséder une éthique irréprochable, motivant, sincère, simple, inspirant ?

La souffrance de l’échec collectif : Un booster de l’intelligence collective


C’est la capacité à tolérer l’échec et l’obstination à régler cet échec qui éveille toute l’intelligence des hommes. Faire l’expérience de l’échec individuellement et collectivement, c’est faire l’expérience du réel quand la maitrise se dérobe. La complexité et l’incertitude du monde actuel nous poussent de plus en plus au réel et nous poussent par conséquent à l’expérimentation de l'échec face aux défis du changement en cours de nos organisations.  

Cet environnement complexe et incertain grandissant du réel, nous fait ressentir en permanence un nombre de plus en plus important d’erreurs et d’échecs. Faire l’expérience de ces échecs et l’endurer jusqu’à trouver une réponse est un acte d’une grande intelligence créative individuelle ou collective.
Notre capacité à tolérer l’échec et s’obstiner à régler cet échec est une expérience affective forte qui nous contraint à sortir de la souffrance qu’elle engendre, en nous mettant parfois face à notre instinct de survie. En général l’échec est une expérience affective et amène la surprise, l’interrogation, le doute sur soi et la réalité, l’irritation, la colère, la déception, parfois le découragement, voire un constat d’incompétence.   

C’est donc l’endurance à la souffrance et à ce qui nous résiste, qui guide et provoque l’intelligence des hommes. La souffrance nous pousse donc à transformer le réel en plaisir et facilité. L’espèce humaine a traversé les âges par ce processus de stimulation de l’intelligence individuelle et collective en faisant face à cette souffrance de l’échec. Il en va de même dans l'adaptation de nos organisations actuelles. 

La transformation de nos organisations nous met de plus en plus face à de nombreux défis et une quantité d’échecs invraisemblable. Comme le temps nous fait défaut pour régler ces défis et échecs insurmontables seul, nous sommes amenés de plus en plus à mobiliser la créativité et stimuler l’intelligence collective et collaborative pour nous adapter et trouver des solutions dans des délais satisfaisants. 

Faire l’expérience de l’échec collectivement, puis accepter de se faire habiter par celui-ci, voire se faire « coloniser » par ces expériences du réel (individuellement et collectivement) qui s’opposent à la maitrise du moment, est un acte hautement stimulant de l’intelligence humaine. Accepter l’insomnie, l’agacement et la permanence de l’idée fixe, se faire dévorer la pensée par cette obstination de réponse à l’échec, en rêver, stimuler l’imagination, pour qu’un beau matin vienne l’idée géniale, souvent co-construite, permettant de détourner l’échec et d’inventer une nouvelle solution est d'une grande jouissance collective.
De l’importance du processus d’animation collective de résolution d’échecs : cercle de dialogue, de pratique, d’échanges, etc…juste pour partager nos imaginations ....